Je souhaite mettre en avant dans ce projet artistique la problématique de la cabane et de ses métamorphoses, ses mutations. Elles ont été inspirées par des pays eux-même en profond changement. En Asie du Sud-Est, l’architecture vernaculaire est encore très présente et intemporelle alors que des tours se construisent dans des métropoles.
La cabane est chargée de valeurs, elle raconte tout d’abord une histoire singulière, une histoire de transformations dans un paysage asiatique. Tel que le poète et philosophe Henri David Thoreau dans Walden ou la vie dans les bois, l’évoque «La construction de la cabane n’est qu’une métaphore illustrant l’édification attentive de l’âme ». A l’image de la cabane en tant qu’expression du reflet de l’âme humaine, une capture dans un certain état du monde, à un instant « T », par laquelle elle serait la métaphore des transformations intérieures des êtres humains dans toutes les étapes de la vie. C’est donc en découvrant l’habitat vernaculaire de l’Asie du Sud-Est que les cabanes sont nées.
La Cabane est le « reflet de l’âme »
A l’image des Métamorphoses d’Ovide, il s’agit d’illustrer la cabane prenant la forme de cette métamorphose. Elle serait le reflet dans lequel l’être humain y retrouverait, par le passage d’un état à un autre résultant d’une mutation miraculeuse, un caractère humain à un âge de la vie, un sentiment, une émotion. La cabane est en elle-même l’expression de sa métamorphose. Elle renverrait alors aux sens, aux mouvements, aux sons, présents à travers l’insouciance de l’enfance, les découvertes des premiers pas, les ronds dans l’eau, le frétillement des premiers sentiments, les tâtonnements, les essais ratés, le nomadisme du voyage initiatique, la solidité de la confiance, le spleen des jours pluvieux, la stabilité de la maturité, la puissance d’un parcours intérieur, la spiritualité de la sagesse…
Dans notre monde en perpétuel changement, chargé de paradoxes entre ceux qui cherchent un toit pour la nuit et ceux pour qui leurs lieux d’habitation se trouvent quatre coins du monde, je souhaite interroger par la métamorphose de la cabane, les profondes valeurs, les attentes, les sentiments parfois cachés qu’ils souhaiteraient retrouver pour un moment à travers cet échappatoire. Le cabane deviendrait ce refuge formel, le jardin secret illustrant nos rêves et désirs secrets. Elle rappellerait même l’être humain à revenir pour s’y ressourcer, se retrouver dans un rapport simple à la nature. (Chanson Stone House, « Calling me back home ».) Tel qu’Ovide le montre à travers ses récits, les êtres humains s’inscrivent par les métamorphoses des dieux, dans la nature.